J'aimerais revenir sur l'état des installations dans les années 1950. Privilège de l'âge, je les ai fréquentées. A cette époque, la SNCF comptait plus de 450 000 cheminots et l'entretien des gares n'était pas négligé. C'était l'époque du concours des gares fleuries qui faisaient l'objet de reportages dans la Vie du Rail.
Si des bâtiments avaient besoin d'un coup de neuf, ils n'en étaient pas moins utilisés et les abords entretenus. De l'herbe poussant au milieu des voies est visible sur de vieux documents, plus anciens, à une époque où le désherbage chimique n'existait pas. Regardez bien les photos des années 50, il y a des agents dans les gares, même petites et il y a du trafic tant voyageurs que marchandises. Il serait erroné de reproduire cette époque en la transformant en une décharge sauvage. Ce n'était pas le cas !
La plupart des voies étaient utilisées. Elles n'étaient pas envahies par des ronces, des herbes folles ou des détritus. Il se pouvait, qu'ici ou là , un heurtoir éloigné soit un peu couvert par la végétation. Pour le reste, c'était une période de pénurie, on ne jetait pas, on recyclait. La ferraille coûtait cher ! Dans certains lieux, des locomotives rouillées en cours de réforme attendaient le ferrailleur.
Observez cette vue aérienne prise en 1956. Où sont les herbes folles et les tas de gravats ? Des tourets et des matériaux de construction sont entreposés et rangés.

Dans ce dépôt, des 141 R sont "au tas" sur un parc découvert en cours de fermeture qui est loin de ressembler à une friche (nous ne sommes pas chez le ferrailleur). Et pourtant en 1967, date de la photo, ce n'était déjà plus l'image des années 1950.
